Ascension du Seigneur

Publié le par Yves GILLOT

Ascension du Seigneur

Frères et sœurs,

La fête de l’Ascension se situe encore dans le mystère Pascal. C’est un autre aspect du mystère pascal, comme le sera également la fête de Pentecôte. Jésus ressuscité est acclamé aujourd’hui comme le sauveur victorieux, triomphant, qui entre dans la gloire après avoir achevé sa mission.  Nous disons dans le credo(dans le « je crois en Dieu) «est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père-Tout puissant.. » Ce sont les mots même de l’Ecriture.. Nous exprimons une vérité de la Foi , mais dans un langage symbolique.

« Monté aux cieux », qu’est-ce que cela signifie ? Monter.. Quand un enfant passe par ex. en 6° ou en 5°, on dit tout naturellement qu’il « est monté en 6° ou en 5° ». Si c’est un fonctionnaire qui accède à un échelon supérieur, à un grade supérieur, on dit qu’il est «  monté en grade. » L’expression ne signifie pas forcément un déplacement physique, mais une réussite, un passage. Quand nous disons que le Christ est « monté aux cieux », c’est dans notre langage humain une façon de dire qu’il  a réussi son œuvre, et qu’il est élevé en gloire, en raison de quoi nous l’acclamons, nous le reconnaissons comme celui qui ouvre le ciel : « Tous les peuples battez mains, acclamez Dieu par vos cris de joie chante le psalmiste. ». Nous avons souvent entendu ces paroles de St. Jean « A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père.. »Cette heure-là, c’est déjà l’heure  de son élévation en gloire, de sa résurrection d’entre les morts.

« Est assis à la droite de Dieu », vous comprenez bien que Dieu n’a ni gauche, ni droite, et qu’il n’est pas assis quelque part. S’asseoir à la droite de quelqu’un, dans notre langage humain, c’est un honneur, pour tout dire une place réservée à un personnage important. Or Jésus n’est pas un personnage important, il est  infiniment plus que ça : il est Dieu qui s’est fait homme . Selon l’Apôtre Paul nous pouvons dire : « Lui qui s’était abaissé en prenant la nature humaine, qui s’était baissé encore jusqu’à la croix, il s’assied à la droite de Dieu, parce qu’il est l’égal du Père .

L’Ascension du seigneur projette une lumière décisive sur la dignité de toute être humain. Le destin de l’homme, la vocation de l’homme, la réussite de l’homme n’est pas sur la terre, dans la possession du maximum de bien-être. Ce destin est ailleurs, plus haut que nous et plus loin que nous : c’est la vie éternelle qui nous est promise auprès de Dieu. Chacun de nous, personne humaine, est empreinte de l’éternel amour de Dieu, appelée à partager la vie glorifiée du Christ. Aussi St. Paul  nous disait dans la deuxième lecture : «  continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle celui qui a promis. »

Certains être humains n’ont qu’une présence physique. Quand ils sont absents, on ne ressent plus rien d’eux et on les oublie. Jésus au contraire n’est pas absent. Il domine toutes les nations et toutes les frontières. Il est le frère et le sauveur de l’homme, et comme disait le pape Paul VI,  sauveur de tous les hommes, de tout homme et de tout dans l’homme. C’est pourquoi nous l’appelons « Notre Seigneur ». Jésus ne s’est pas évadé de l’histoire et de notre vie. Au contraire tout parle de lui : l’Esprit Saint ne cesse de nous redire la Parole de l’Evangile ; l’Eucharistie est célébrée en mémoire de lui ; nos assemblées faites en son nom nous disent qu’il est présent avec nous. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ». Et encore : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! »

« Vous serez mes témoins :! » Les Apôtres tentés de fixer le ciel avec nostalgie sont invités à porter leur regard vers le terrain concret où désormais Jésus les accompagne.. En se retirant, Jésus confie aux Apôtres la responsabilité de l’Eglise. L’Ascension est la fête de notre responsabilité dans la mission universelle de l’Eglise. Mais l’Eglise, i.e. nous tous baptisés, nous ne sommes pas seuls dans cette mission. L’Esprit Saint nous accompagne dans l’annonce de l’évangile.

Un ami qu’on aime bien et qui s’en va, on ne sait  pas pour combien de temps cela peut être tout naturellement une cause de tristesse .On pourrait penser que les Apôtres eux aussi étaient tombés dans la tristesse. Or à lire l’évangile, ce n’est pas du tout ce que l’on voit chez eux. On lit au contraire qu’ils « s’en retournèrent à Jérusalem le cœur rempli de joie, et ils étaient sans cesse dans le temple à bénir Dieu. ». C’est dans la joie que nous avons pris le relais des Apôtres. C’est dans la joie que nous nous retroussons les manches pour construire le Royaume. N’ayons pas peur. C’est Lui, Jésus, qui nous envoie. Alors au travail. Nous sommes ses témoins.

Publié dans lemoule

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article